Introduction à l’étude de l’impact des activités industrielles sur l’entomofaune à Ntchengué
Dans le cadre d’une étude visant à évaluer les effets potentiels des activités industrielles sur la biodiversité, une enquête entomologique a été menée dans la zone pétrolifère de Ntchengué, à Port Gentil, au Gabon. L’objectif principal de cette étude est de comprendre comment les activités industrielles peuvent affecter l’entomofaune locale, en particulier les insectes qui jouent un rôle crucial dans les écosystèmes. La zone d’étude, caractérisée par des milieux variés tels que des jardins cultivés, des savanes inondées et des galeries forestières, offre un aperçu précieux des interactions entre la biodiversité et les activités industrielles. Cette enquête servira de base pour mettre en place un programme de gestion durable de la biodiversité, en tenant compte de l’impact des activités industrielles sur les insectes.
Méthodologie utilisée pour l’étude entomologique
Afin de collecter des données sur l’entomofaune présente dans la zone pétrolifère de Ntchengué, différents types de pièges ont été utilisés. Ces pièges comprennent des pièges Vavoua, des pièges Barber, des assiettes en plastique jaunes, des pièges d’intercession, ainsi que des pièges malaises. Ces différents dispositifs permettent de capturer une large variété d’insectes, en fonction de leur comportement et de leur habitat. Les milieux prospectés incluent un jardin cultivé, une savane inondée et une galerie forestière. Ces écosystèmes offrent une diversité d’habitats qui permet d’observer les variations de l’entomofaune en réponse aux différentes conditions environnementales.
Les pièges Vavoua et Barber sont particulièrement efficaces pour capturer des insectes volants, tandis que les pièges d’intercession et les pièges malaises sont plus adaptés aux insectes terrestres. L’utilisation d’assiettes jaunes est une méthode courante pour attirer les insectes par leur couleur vive. Les données recueillies au cours de cette étude fourniront des informations essentielles sur la composition de l’entomofaune dans la région et permettront d’évaluer l’impact des activités industrielles sur cette biodiversité.
Résultats des captures d’insectes
Au total, l’enquête a permis de capturer des insectes appartenant à 13 ordres différents, avec un total de 72 familles identifiées. L’analyse des résultats montre des différences significatives dans la répartition des insectes capturés selon les différents types d’habitats. En termes de répartition, la galerie forestière a montré la plus grande abondance d’insectes, représentant 43 % des captures totales. Le jardin cultivé a été le deuxième habitat le plus riche, avec 39 % des insectes capturés. Enfin, la savane inondée a présenté les résultats les moins élevés, avec seulement 18 % des captures totales.
Répartition des insectes capturés par type d’habitat
- Galerie forestière : 43 %
- Jardin cultivé : 39 %
- Savane inondée : 18 %
Cette distribution des captures peut être expliquée par les différences dans la végétation et les conditions écologiques propres à chaque habitat. Les galeries forestières, avec leur couverture végétale dense et leur humidité constante, offrent un environnement favorable à une grande variété d’insectes, en particulier ceux qui dépendent d’une végétation luxuriante. Le jardin cultivé, bien que modifié par les activités humaines, fournit également un habitat pour une variété d’insectes, notamment des espèces associées aux cultures agricoles. En revanche, la savane inondée, qui présente des conditions plus extrêmes, notamment en termes de gestion de l’eau et de la végétation, a une entomofaune moins diversifiée.
Diversité des familles d’insectes identifiées
Dans la galerie forestière, sept familles d’insectes ont été identifiées. Parmi elles, les Tabanidae (mouches piqueuses) ont été les plus abondantes, avec un total de 273 individus capturés. Les Formicidae (fourmis) viennent en deuxième position avec 204 individus. Ces familles sont caractéristiques des environnements forestiers où elles jouent un rôle dans la décomposition de la matière organique et la régulation des populations d’autres insectes. La galerie forestière semble offrir un habitat propice à une grande diversité d’insectes, en particulier ceux qui dépendent des plantes et de l’humidité.
Dans le jardin cultivé, les familles d’insectes les plus représentées appartiennent à l’ordre des Lépidoptères, bien que leur identification exacte n’ait pas été possible. Cependant, un total de 103 individus de cette famille ont été capturés. Les Lépidoptères, notamment les papillons, sont souvent associés aux milieux cultivés, où ils trouvent des sources de nourriture telles que les plantes cultivées et les herbes. En revanche, dans la savane inondée, les Chironomidae (mouches de la boue) étaient les plus représentées, avec 65 individus. Ces insectes sont typiques des environnements humides et marécageux, où ils se nourrissent de matières organiques en décomposition.
Tableau des familles d’insectes capturées par habitat
Habitat | Familles dominantes | Nombre d’individus capturés |
---|---|---|
Galerie forestière | Tabanidae, Formicidae | 273, 204 |
Jardin cultivé | Lépidoptères | 103 |
Savane inondée | Chironomidae | 65 |
Implications pour la gestion de la biodiversité
Les résultats de cette étude, bien qu’encore préliminaires, offrent un aperçu important sur la diversité de l’entomofaune dans la zone pétrolifère de Ntchengué. Ces données serviront de référence pour évaluer l’impact des activités industrielles, notamment l’extraction pétrolière, sur la biodiversité locale. En effet, les activités industrielles peuvent entraîner des perturbations importantes dans les écosystèmes, notamment en raison de la pollution, des changements dans l’utilisation des terres et des modifications des conditions hydrologiques.
La gestion de la biodiversité dans des zones sensibles comme Ntchengué doit prendre en compte ces effets potentiels. Il est essentiel de mettre en place des stratégies pour minimiser l’impact de ces perturbations sur l’entomofaune et, plus largement, sur les écosystèmes environnants. La mise en place d’un programme de suivi de la biodiversité, basé sur des études régulières et la collecte de données précises, est une étape clé dans ce processus. Cela permettra de détecter les changements dans la composition de l’entomofaune et d’adapter les pratiques de gestion en conséquence.
Conclusion et recommandations pour de futures études
L’étude entomologique menée à Ntchengué a permis de mettre en évidence les principales familles d’insectes présentes dans différents habitats de la zone pétrolifère. Les résultats obtenus serviront de base pour des études futures visant à évaluer l’impact à long terme des activités industrielles sur l’entomofaune. Il est recommandé de poursuivre le suivi de la biodiversité dans cette région en intégrant des mesures de gestion adaptées aux besoins spécifiques des écosystèmes locaux. Des recherches supplémentaires sur les effets de la pollution, des changements climatiques et des pratiques agricoles sur l’entomofaune permettront de développer des stratégies efficaces pour la conservation de la biodiversité dans les zones industrielles.